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Comment les réseaux sociaux entretiennent notre FOMO ?
Peur de passer à côté d’une info ? Ça, c’est le syndrome du FOMO.
C’est quoi donc le FOMO ?
Le FOMO, ou « Fear Of Missing Out », c’est la peur de rater une information, une nouveauté, bref, de passer à côté des tendances…
Décrit comme un syndrome, c’est en une forme d’anxiété sociale caractérisée par la peur de manquer une opportunité.
Lorsqu’on se demande si on ferait mieux d’accepter l’invitation à dîner de Clara plutôt que la sortie théâtre avec Benjamin, le FOMO est déjà à l’oeuvre. A degré d’amitié égal, c’est l’interaction sociale qui est en jeu avec le FOMO.
Et s’il se passait plus de choses au théâtre ?
Et s’il y avait des gens plus intéressants au dîner ?
Et si…
Le FOMO, une technique régulièrement utilisée en marketing
En effet, les pros du marketing utilisent souvent cette peur pour pousser à l’achat, comme : « après minuit, il sera trop tard » ou « plus que 3 exemplaires disponibles ».
L’effet de rareté ou d’urgence
Cette peur de manquer est en réalité un biais cognitif. On l’appelle l’effet de rareté.
Il conduit un individu à donner davantage de valeur à un produit rare qu’à un produit disponible en abondance.
Les marques s’en servent lorsqu’elles font la promotion de leurs produits (quantités ou édition limitées, ventes flash, etc). Sézane, par exemple, en est un exemple criant ! Régulièrement les produits sont sold out !
Vous allez me dire que vous ne vous faites jamais avoir par ce type de promotion 🤣. Je vous l’annonce de suite : si. Nous en sommes tous victimes.
Utiliser le FOMO pour booster vos ventes est souvent très efficace. Il suffit d’afficher des stocks limités, de jouer sur des offres exclusives :
- disponible uniquement en ligne
- 20% de remise en boutique
- Black Friday
- Etc.
Utiliser ce biais cognitif est particulièrement efficace dans vos call-to-action : « Je bénéficie dès aujourd’hui », « Je commande avant minuit », « Je profite de l’offre limitée », etc.
Optimisation garantie !
Le phénomène de Baader-Meinhof
Autre biais cognitif, le phénomène Baader-Meinhof. C’est un phénomène qui apparaît quand on remarque à plusieurs reprises une information qui a attisé notre curiosité juste après qu’on l’ait rencontrée pour la première fois.
En fait notre cerveau note plus facilement tout ce qui est en rapport avec ce qui a déjà été mémorisé.
Les algorithmes de vos réseaux sociaux préférés usent et abusent de ce biais ! Un exemple ? Vous avez un nouveau contact et vous ne voyez plus que ses publications dans votre fil. Pour peu que le sujet des posts vous ait marqué, même quand la fréquence d’exposition diminue : vous continuez à les remarquer plus que les autres.
Le FOMO est largement entretenu par les réseaux sociaux
Entretenir votre FOMO, c’est exactement sur ce principe que fonctionnent les réseaux sociaux. L’objectif des réseaux n’est pas de nous informer ou de nous divertir, mais bien de nous maintenir connectés le plus longtemps possible.
Et grâce au FOMO, on reste en ligne H24, des fois que… C’est ce qui nous fait scroller de post en post au cas où il y aurait une info intéressante. C’est ce qui nous fait vérifier nos mails toutes les 5 minutes. Des fois que…
Le dwell time : indicateur majeur pour les réseaux
L’un des indicateurs les plus puissants pour les algorithmes est ce qu’on appelle le « dwell time » : c’est le temps passé sur une publication. Il mesure l’intérêt de vos publications. En clair : plus un visiteur reste longtemps sur votre post, plus la cote de votre publication va monter… Et plus elle a de chance de rencontrer un public de plus en plus vaste.
Littéralement, il signifie « temps de séjour » ou « temps d’arrêt ».
Le dwell time est un facteur important pour le référencement. Les algorithmes (Google comme Facebook, TikTok, Instagram ou Linkedin) considèrent que si un utilisateur passe beaucoup de temps sur un site web ou un post, c’est parce qu’il y a trouvé ce qu’il cherchait. Bonus pour vous ! Au contraire, s’il quitte rapidement la publication, c’est probablement parce que celui-ci n’a pas répondu à ses attentes. Et ça, c’est moins bon…
Pour allonger le temps de lecture de vos posts, il faut donc jouer sur tous les tableaux pour faire en sorte que les lecteurs s’y arrêtent :
- format : image, vidéo, carrousel
- contenu : le sujet et la longueur du post
Il y a plusieurs années, la reco était de créer des vidéos de 30 secondes. Aujourd’hui, c’est beaucoup plus : les vidéo font souvent plusieurs minutes ! Sur Tik Tok, le réseau roi des vidéos ultra-courte, la durée idéale était de 7 à 15 secondes. Aujourd’hui la plateforme permet de créer des vidéos de 3 à 10 minutes.
Attention au syndrome Instagram
Plus pernicieux : le syndrome Instagram. C’est un autre syndrome entretenu par les réseaux sociaux. En deux mots, le syndrome Instagram nous pousse à vouloir que tout soit parfait : si la photo n’est pas parfaite, s’il y a une ombre, si ça manque de relief, de lumière, on va recommencer à l’infini.
Ce syndrome entretient l’illusion que les autres ont la vie et l’environnement parfaits, celui dont on rêve. On se compare et, en général, ça n’est pas à notre avantage. C’est la course au toujours mieux.
Vous en avez certainement déjà vu : autour de vous, au restaurant ou à la plage. Des gens qui arrêtent tout pour prendre la photo qu’ils vont ensuite pouvoir poster. Quitte à manger froid ou à attendre longuement que les promeneurs alentour s’en aillent pour faire le selfie parfait…
Bien évidemment le syndrome Instagram est alimenté par le fameux FOMO. Plus globalement, près de 40% des jeunes américains sont dépendants aux réseaux sociaux.
Autre effet indésirable qui alimente le syndrome Instagram c’est la dysmorphophobie. Concrètement c’est un phénomène qui nous amène à être obsédés par une petite imperfection que les autres ne voient pas comme telle. Un grain de beauté, une ride ou une petite cicatrice sur laquelle on bug en continu.
Pourquoi Instagram en particulier ? Parce que grâce aux filtres, on peut retoucher tous ces petits défauts et offrir une image lisse et idéalisée sur les réseaux sociaux.
Le phénomène va même plus loin puisque 55% des chirurgiens esthétiques américains sont sollicités par des personnes qui veulent ressembler à leurs photos retouchées* 😳.
Pour éviter cela, on se détend !
Ne pas poster tous les jours, c’est pas grave. Et si on rate une info, c’est qu’elle n’était pas si importante que cela…
Après tout, la vie est ailleurs 😉
Et si vous voulez construire une vraie stratégie de contenus pour vos réseaux sociaux, on peut vous aider ! Parlons-en. On évitera d’utiliser des ficelles grosses comme des baobabs.
*source : esanum. Létude date de 2018, mais ça donne un bon aperçu…
Photo de Scotty Turner sur Unsplash