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IA et réseaux sociaux ne font pas bon ménage
50% des consommateurs seraient prêts à limiter voire abandonner leur utilisation des réseaux sociaux d’ici 2025… C’est le chiffre choc issu d’une étude publiée par Gartner en décembre 2023.
Bonne nouvelle selon les uns, mauvaise pour les autres, c’est tout de même une tendance à garder en tête pour les années à venir. Un vrai pavé dans la mare.
Dans un monde où le contenu en ligne est roi, l’idée que la moitié des internautes pourrait réduire sa présence sur les réseaux sociaux bouscule les entreprises. Il va falloir adapter nos stratégies…
Quoi qu’il en soit, la clé réside peut-être dans la compréhension approfondie des besoins changeants du public et dans la création de contenus authentiques et pertinents.
On fait le point sur les résultats de cette étude et sur les impacts potentiels en termes de stratégie de contenu.
Les chiffres de Gartner
L’enquête de Gartner a été menée auprès de 263 consommateurs entre juillet et août 2023. Premier constat : 53% des personnes interrogées estiment que l’état actuel des médias sociaux a décliné par rapport à l’année précédente ou aux cinq dernières années.
Pourquoi commence-t-on à se méfier des infos relayées par les réseaux sociaux ?
Les 3 raisons qui font qu’on a de moins en moins confiance :
- La propagation de la désinformation : on l’a vu durant les périodes électorales récentes,
- La toxicité des utilisateurs : on ne compte plus les haters et mal embouchés qui se réfugient derrière des pseudos pour déverser leur venin,
- L’utilisation des pods : c’est une véritable plaie sur les réseaux puisqu’ils cherchent à duper les algorithmes et donnent de la visibilité artificielle à certaines publications.
👉🏼 Qu’est-ce qu’un pod ?
Un pod, c’est un groupe d’utilisateurs qui va liker ou commenter un post de façon volontaire – ou automatisée – pour lui donner de la visibilité et bluffer l’algorithme…
Vous le savez, les algorithmes aiment avant tout le volume. Si, dans les premières minutes de publication, un grand nombre d’utilisateurs lit et commente votre post, c’est bon signe. L’algorithme peut s’emballer et présenter votre publication à plein de lecteurs potentiels.
Le principe du pod c’est justement de duper l’algorithme pour faire en sorte qu’il s’emballe.
Pour y arriver, c’est tout simple :
- Vous créez un groupe (Linkedin, WhatsApp ou Slack)
- Vous mettez le lien vers votre post
- Vous demandez aux membres du groupe d’aller liker et commenter
S’ils le font dès la publication, c’est gagné.
Mais il y a encore plus fort, ce sont les pods automatiques :
- Vous vous inscrivez sur une plateforme de pod (on ne va pas les citer, évidemment)
- Vous payez (ben oui, c’est du business)
- Vous sélectionnez des thèmes ou groupes de prédilection (en règle générale c’est assez vague, comme : marketing digital)
- Vous donnez accès à votre profil Linkedin (ça craint un peu ça)
- C’est parti !
Que va-t-il se passer ? Vos posts vont être likés et commentés automatiquement, dès la publication. Vous aurez préalablement fourni les commentaires.
En contrepartie vous allez aussi liker et commenter automatiquement des posts que vous n’avez jamais lu, avec des commentaires qui ne sont pas les vôtres…
Autant dire qu’en termes de ligne éditoriale, c’est borderline.
Ce changement de comportement obligera sans doute à repenser le fonctionnement des algorithmes. Mais cela aura nécessairement un impact sur la stratégie des marques pour maintenir l’engagement de leurs communautés.
L’utilisation de l’IA au centre des débats
Autre préoccupation des utilisateurs : l’arrivée de l’IA générative (GenAI) sur les médias sociaux. 70% des internautes sont convaincus qu’une intégration accrue de la GenAI nuira à l’expérience utilisateur. Parce que selon eux, les contenus générés par l’IA sont plus à même de propager des fake news que les contenus créés par des humains.
👉🏼 C’est quoi la GenAI ?
« GenAI » ou « Generative AI » en anglais, se traduit par « IA générative« . C’est une catégorie d’intelligence artificielle (IA) qui utilise des modèles pour générer du contenu original, souvent de manière autonome (textes, images, vidéos, etc.).
La différence entre « GenAI » et le « contenu généré par IA » réside principalement dans la nuance de l’utilisation. Le terme « GenAI » met l’accent sur le caractère génératif de l’IA, indiquant sa capacité à créer du nouveau contenu plutôt que simplement à automatiser des tâches spécifiques.
La méfiance croissante des consommateurs envers les générateurs de contenu basés sur l’IA poussera les pros du digital à se tourner davantage vers la version la plus avancée de la création de contenu lié à la GenAI.
Certaines marques devront donc chercher à se positionner et se différencier en mettant l’accent sur l’absence d’IA dans leurs activités. A minima les marques devront être extrêmement transparentes sur l’utilisation de la GenAI dans leurs contenus marketing pour maintenir la confiance des clients face à la prolifération de contenu généré par l’IA.
Quels contre-arguments ?
Certes, les prédictions de Gartner montrent une défiance grandissante à l’égard des réseaux sociaux. Néanmoins, cette tendance ne sera pas forcément générale dès demain :
- Règlementation : les médias sociaux sont en constante évolution. Ils déploient de nouvelles mesures pour améliorer la qualité du contenu et lutter contre les fake news. L’enjeu des années à venir est de garantir la sécurité et la confidentialité des utilisateurs.
- Innovation technologique et adaptation : l’intégration de l’IA pour filtrer le contenu, pourrait améliorer l’expérience utilisateur et atténuer les problèmes liés à la désinformation et aux comportements toxiques. La conception de nouvelles fonctionnalités centrées utilisateur est au coeur de l’avenir des plateformes.
- Besoin social et professionnel : l’objectif initial des réseaux c’est bien de maintenir le lien social et/ou professionnel. Les utilisateurs auront du mal à se passer de connexion avec des amis, la famille et les collègues.
- Influence des générations : les plus jeunes générations, qui ont grandi avec les médias sociaux, ont des attentes spécifiques par rapport à ces plateformes. Elles sont naturellement intégrées à leur vie quotidienne. C’est ce qui maintient leur popularité.
- Habitudes : les réseaux sociaux sont désormais une habitude pour nombre d’entre nous, voire une dépendance… La plupart des utilisateurs aura sans doute du mal à s’en passer à l’avenir.
- Utilité publique : les médias sociaux sont également été utilisés pour diffuser des informations utiles, sensibiliser à des causes et partager des mobilisations sociales. On imagine mal s’en passer du jour au lendemain.
Pour assurer à tous un avenir serein et constructif, les plateformes et les utilisateurs pourraient travailler conjointement pour maintenir des environnements en ligne positifs et enrichissants.
Vous voudriez faire vivre votre marque sur les réseaux sociaux mais vous ne savez pas comment vous lancer ? Nous pouvons vous aider !
Image par Biljana Jovanovic de Pixabay