5 mauvaises habitudes qui nuisent à vos lecteurs (et à l’accessibilité de votre site)

par | Publié le 18/04/2025 | Site internet

Question : lorsque vous cherchez des yaourts chez Intermarché, avez-vous besoin que l’on vous précise : « Dans ces pots vous trouverez un yaourt saveur …  » ? 
Non ? 
Alors pourquoi certains se sentent obligés de préciser « Dans cet article… » lorsqu’ils rédigent un article de blog ?
Il n’y a que moi pour trouver ça insupportable ?

Certes, les habitudes ont la vie dure. Mais certaines ont le don de me rendre hystérique.
Parmi elles : l’injonction au clic, les titres racoleurs, la suroptimisation SEO ou l’ajout compulsif d’informations inutiles qui noient complètement le message.

Entre le souci du détail et le fait de prendre ses lecteurs pour des imbéciles, la ligne est (très) fine.

Malheureusement, le web est rempli de ces tics d’écriture et de conception qui nuisent à la lisibilité… et parfois même à l’accessibilité de votre site.

Pour vous éviter de tomber dans ces pièges, voici mon top 5 des habitudes irritantes que je vous conseille, vivement, d’oublier.

Le titre clickbait qui ne tient pas ses promesses : nuit à votre réputation et à l’accessibilité de votre site

« Vous ne devinerez jamais ce que cet entrepreneur a découvert  » — si, on devinera.

Et on fermera l’onglet. Rapidement.

Entre les titres trop modestes, creux et sans valeur ajoutée, et ceux qui survendent un contenu vide, il existe un juste milieu.
L’un comme l’autre nuit à l’accessibilité de votre site.
Le premier, parce que le lecteur ne sait pas à quoi s’attendre : il avance à l’aveugle, sans repères. Le second titre est tout aussi néfaste : votre lecteur va partir en courant.

Choisissez des formulations concrètes et vraies

Un bon titre doit refléter ce que votre lecteur va trouver dans votre article. Pour qu’il soit plus percutant, je vous conseille d’éviter les généralisations (quelques conseils pour…) au profit de formulations plus concrètes (5 conseils pour…).
Plus vous serez précis, plus vous serez juste.
Et vous ne tomberez pas dans le piège du titre « clickbait » qui nous horripile tous.

👉🏻 Si vous voulez aller plus loin, je vous invite à découvrir notre article consacré à la rédaction d’un bon titre.

Les formules toutes faites (« Dans cet article« , « Nous allons voir que…« ) : nuisent à l’attention de votre lecteur

Si votre lecteur lit votre article, inutile de lui préciser que ce qu’il lit, c’est… un article. Et si « nous allons voir quelque chose« , on préfère le constater directement plutôt que le lire en préambule.

Spoiler : personne ne reste suspendu à une promesse molle du genre « nous allons explorer les différents aspects de…« . Ça, c’est bon pour les rédactions des élèves de 4ème.

Ces formules toutes faites ont la peau dure. J’en lis à longueur de journée et à chaque fois j’ai envie de hurler que non : je ne suis pas débile profonde ! Je suis capable de comprendre de quoi il s’agit.

Évitez de faire perdre du temps à votre lecteur

Mais ce n’est pas juste une question d’agacement. C’est aussi une perte de temps, d’espace… et d’attention.

👉🏻 Vous avez deux secondes pour capter un lecteur. C’est très exactement le temps que vous gaspillez avec ce genre de formule inutile.

👉🏻 Vous avez une ligne pour lui faire comprendre ce qu’il va gagner. Ne la gâchez pas avec une phrase que n’importe quel robot peut générer.

Et côté accessibilité, c’est pareil. Plus le message est dilué dans du remplissage, plus il devient flou. Surtout pour les personnes qui utilisent des lecteurs d’écran ou qui peinent à se concentrer.
Ce n’est pas une intro, c’est un obstacle. A oublier donc.

Le ton paternaliste ou sur-explicatif : pollue l’expérience utilisateur

« Cliquez sur ce lien pour accéder au contenu ».
Je vous jure que j’ai des clients qui me demandent de rajouter cette formulation à chaque fois qu’il y a un lien dans leur texte.
Et j’ai beau revenir à la charge sur le côté absurde de cette sur-explication, j’ai systématiquement la remarque pour l’article d’après. 😳 

Non, vos lecteurs ne sont pas stupides. Oui, ils savent ce qu’est un lien hypertexte.
On peut simplifier sans infantiliser.

Tout le monde connaît les codes du web (même votre maman)

Il faut savoir que sur le web, il y a des codes :

  • Un texte souligné, c’est un lien.
  • Un rectangle coloré avec un texte dedans, c’est un bouton d’appel à l’action.

Et un lecteur, quel que soit son niveau de familiarité avec le web ou les emails, n’a pas besoin qu’on lui parle comme à un enfant de six ans qui se trouverait devant un écran tactile pour la première fois.

👉🏻 Le problème avec ce ton, ce n’est pas juste qu’il est condescendant.
C’est qu’il ralentit la lecture, alourdit le contenu, et pollue l’expérience utilisateur.
Et pour les personnes en situation de handicap cognitif ou utilisant des aides techniques, ce surplus d’explication inutile peut rendre la navigation encore plus pénible.
Trop d’indications redondantes = surcharge mentale.

💡 Une règle simple : si vous avez besoin de tout expliquer, c’est peut-être votre design ou votre contenu qu’il faut revoir. Pas ajouter des balises « cliquez ici » toutes les deux lignes.

👉🏻 Vous ne connaissez pas les codes du web ? Voici les 5 règles de l’expérience utilisateur à connaître.

 

Les pavés illisibles (ou l’art de diluer son message) : noient l’information

Ça aussi, c’est du vécu.
Certains clients me demandent de raccourcir les mails… pour réduire le scroll.
Et quand je leur demande ce qu’ils veulent retirer, ils me répondent sans sourciller : rien. Il faut juste supprimer les espaces.
😭

Vous avez sûrement déjà vécu ça : vous tombez sur un article ou un mail prometteur… et là, c’est le bloc de texte monolithique, long comme un dimanche sans wifi.

Pas d’alinéa, pas de respiration, pas de structure claire. Juste une suite de phrases qui s’enchaînent, sans fin.

Bon courage pour s’y retrouver.
 Et surtout, bon courage pour comprendre ce que l’auteur voulait vraiment mettre en avant.

Hiérarchiser l’information pour se faire comprendre

Le web n’est pas un livre imprimé (c’était peut-être encore le cas en 2000, mais plus maintenant).
 Il demande des repères visuels, des espaces de pause, une lecture scannée (le fameux F Pattern).


C’est une autre grammaire. Un autre agencement de l’information.


Et c’est encore plus vrai pour les personnes neuroatypiques, dyslexiques ou celles qui utilisent des lecteurs d’écran.
 Sans structure claire, votre contenu devient une forêt opaque.

Pour éviter les pavés n’hésitez pas à ajouter :
👉🏻 Des sous-titres pour aérer.
👉🏻 Et des listes pour structurer.
👉🏻 Utilisez des phrases courtes pour respirer.
👉🏻 Et des mots-clés en gras (avec modération) pour guider votre lecteur.

Bref : rendez service à l’internaute. Segmentez et organisez.
 Si votre contenu est bon, il mérite d’être lu dans de bonnes conditions.
 Pas noyé dans un pavé tout boudiné pour lui éviter de scroller.

Vous doutez encore ? Voici un exemple concret :

 🧱 Avant — version « pavé » :

Le marketing de contenu est un levier puissant pour générer du trafic sur un site web. Il permet non seulement de gagner en visibilité sur les moteurs de recherche, mais aussi de créer un lien durable avec son audience. Encore faut-il proposer un contenu de qualité, pertinent, bien rédigé, qui répond aux attentes des lecteurs et qui respecte les règles de base du référencement naturel. C’est pourquoi il est essentiel de bien choisir ses sujets, de structurer son propos, de soigner l’introduction, le ton, et de penser à intégrer des appels à l’action.

✅ Après — version lisible :

Le marketing de contenu est un levier puissant pour générer du trafic. 
Il permet :

  • d’améliorer la visibilité sur les moteurs de recherche,
  • de créer un lien durable avec votre audience,
  • et de valoriser votre expertise.

Encore faut-il respecter quelques fondamentaux :

  •  Choisir des sujets pertinents,
  • Structurer clairement son propos,
  • Soigner l’introduction et le ton,
  • Intégrer des appels à l’action efficaces.

🧠 Bref : du bon contenu, oui. Mais lisible, aussi.

L’excès d’images nuit à la lisibilité

Ça peut paraître paradoxal, mais comme pour les pavés de texte illisibles, trop d’images tue le message.
Là encore, j’ai un exemple bien concret : un client m’a demandé de créer une fiche produit (recto/verso) entièrement illustrée.
 Avec une multitude d’arguments à faire passer, répartis en quatre parties distinctes.


Résultat ?

Un document saturé d’aplats, de pictos, de couleurs, de formes et de renvois en bas de page.
 Impossible de distinguer l’essentiel de l’accessoire.
Impossible de retenir quoi que ce soit.

Les images oui mais pas trop

C’est bien joli, une image.
 Un visuel bien choisi peut renforcer un propos, créer une émotion, illustrer une idée abstraite.
 Mais si votre contenu repose uniquement sur des illustrations pour faire passer un message… il y a un problème.

D’abord, parce qu’un texte bien structuré est plus rapide à lire et plus facile à comprendre.
 Ensuite, parce qu’une image brouille souvent la hiérarchie de l’information.

Le lecteur ne sait plus où poser les yeux, ni ce qu’il doit retenir.

Et surtout — c’est là que l’accessibilité entre en jeu — vous excluez une partie de votre audience.

  • Celle qui ne voit pas l’image.
  • Celle qui utilise un lecteur d’écran.
  • Et aussi celle qui navigue avec une mauvaise connexion ou un affichage bloqué.

Et cette audience, n’aura rien. Pas le message. Pas le contexte. Que dalle.

Ajoutez toujours une alternative textuelle

💡 Une règle simple : chaque image doit avoir une alternative textuelle pertinente. 
Pas juste « image » ou « photo d’une femme souriante ».
On veut savoir pourquoi elle est là, ce qu’elle illustre et ce qu’on perd si on ne la voit pas.

👉🏻 Une infographie ? Résumez les points clés en dessous.
👉🏻 Une capture d’écran ? Décrivez ce qu’on y voit.
👉🏻 Une illustration symbolique ? Expliquez ce qu’elle évoque.

Et n’oubliez pas : le texte dans une image n’est jamais lu par les lecteurs d’écran.
 Donc ce super visuel avec vos infos clés… s’il n’est pas accompagné d’une version textuelle, il est tout simplement invisible pour une partie de vos lecteurs. 

L’accessibilité ne tue pas la créativité. Elle oblige simplement à penser au-delà de la forme.
Et ça, pour un créateur de contenu, ce n’est pas une contrainte : c’est une évolution..

Pour conclure : on respire, on hiérarchise, on pense à l’autre

Non, vous n’avez pas besoin d’écrire « Dans cet article, nous allons voir que… ».
Non, l’accumulation de pictos colorés ne compensera jamais un manque de clarté.
Et oui, vos lecteurs savent naviguer sur le web.

Si vous voulez qu’on vous lise — vraiment — il va falloir laisser tomber certaines vieilles habitudes.
 Pas pour faire plaisir à Google. 
Pas pour cocher la case « accessibilité » dans un appel d’offres.
 Mais pour que votre message atteigne vraiment les bonnes personnes. Et pour qu’il leur parle.

Rédiger pour le web, c’est un art d’équilibriste :
📍 Dire beaucoup avec peu.
📍 Être fluide sans être flou.
📍 Simplifier sans infantiliser.
📍 Et penser à tous les lecteurs — y compris ceux qu’on ne voit pas.

Nous pouvons vous aider

Bref : écrire bien, c’est réfléchir aux messages et aux arguments que l’on souhaite faire passer. C’est aussi penser à la hiérarchie des informations sans sous-estimer l’intelligence de ses lecteurs.

Alors si on arrêtait les tics de langage, les injonctions au clic et les grands pavés pleins de vide ? 
Et qu’on pensait enfin lisibilité et accessibilité comme un seul et même combat ? 
(Moi je dis, ça ferait déjà du bien à nos yeux. Et à notre cerveau.)

Image by Gerd Altmann from Pixabay

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